Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

mission Bangladesh

24 août 2012

Déjà la fin... Il est 4h du matin, les prières

Déjà la fin...

DSCN2257

Il est 4h du matin, les prières des musulmans résonnent dans toute la ville, pour moi il est temps de ranger ma valise et de rejoindre l'aéroport. J'arrive un peu tard et déjà de nombreux bengalis attendent pour pouvoir faire enregistrer leurs bagages. Comme toujours, ma blancheur ne peut pas passer inaperçue. Un homme de la compagnie vient vite me chercher au bout de la file et me fait passer devant tout le monde ! Je suis quand même gênée, mais bon, l'occasion de ne présentera plus jamais en France, allons-y ! Ils m'aide à porter mes bagages, m'installe dans la salle d'attente jute près du ventilateur, s'assure que tout va bien pour moi.... leur gentillesse va me manquer !!

C'est parti pour un long voyage... 6 heures jusqu'au Qatar puis 14 h de correspondance. Je me sens vraiment seule au milieu de tous ces gens, fini le temps ou je pouvais parler à n'importe qui dans mon petit village bengali ! Encore 7 h d'avion et me voilà en France !

 

Choc culturel ? En effet, on redécouvre son pays et on a un nouveau regard après de telles découvertes ! Les routes me paraissent parfaites, la circulation me semble beaucoup trop sérieuse, tout est propre et silencieux, les gens vivent leur vie et s'activent chacun de leur côté.

Je repense au jour ou je parlais de la France à un ami bengali. Je lui avais montré des photos de Paris, de Strasbourg, de ma famille et de mes amis. Il m'avait dit que toutes ces images lui semblaient irréelles, tout ça c'était comme un rêve pour lui. Tout lui semblait parfait : de beaux bâtiments, des rues impeccables, des décorations et des endroits très propres.

Maintenant je me rends compte que nous avons de l'eau potable, des rues propres, l'électricité qui fonctionne, de bons docteurs, des transports dont on peut avoir confiance, tout ce qu'il faut à manger... mais finalement nous nous plaignons trop souvent et nous ne sommes pas plus heureux qu'eux !

 

DSCN2221

Retour à la vie française : fini le riz quotidien, les moments ou l'on ne comprend rien de rien à ce qu'on nous raconte, fini la mousson, les moustiques, fini les levers à 5h30... je retrouve ma famille, mes amis, du bon chocolat, du vrai pain, un grand lit ! Je ne cache pas que je suis heureuse de revenir mais les enfants et mes amis bengalis me manquent beaucoup...

 

J'ai l'impression qu'en seulement 2 mois j'ai découvert tant de choses : un nouveau regard sur le monde, des rencontres inoubliables, des enfants adorables, des amis que j'aimerais revoir très vite, une ouverture à la différence. On a une autre idée de la vie. Il y a aussi des moments plus difficiles, des moments ou l'on ne comprend rien à leur langue et à leur façon de faire, des moments ou l'on se sent vraiment perdu et on ne sait plus trop à quoi on sert. Néanmoins, c'est une belle leçon de vie qui nous permet de relativiser nos petits problèmes quotidiens. Si vous avez l'occasion et l'envie de partir.. n'hésitez pas un seul instant !!

 

DSCN2806

 

 

Semaine du 20 aout,

Je passe mes derniers jours à Dacca. Pour de la fête de l'Aid, beaucoup de musulmans ont quitté la capitale et ont rejoint leur famille à la campagne, la ville me paraît donc moins surpeuplée. En temps normail, l'agglomération compte 14 millions d'habitants ! De nouveau je revois ces bidonvilles, cette pauvreté, ces personnes qui attendent dans la rue sans rien faire, tout ce bruit, ces enfants qui viennent sans cesse quémander, tant de misère...

 

DSCN2624

Je prends le temps pour faire quelques visites dont le zoo national qui habrite le fameux tigre du Bengal, le jardin botanique et la place de l'Indépendance. 

 

Tigre-Bengale-3

 

 

Du 13 au 19 aout,

Dernière semaine à Gulta, je ne donne plus de cours d'anglais mais j'ai davantage de temps pour jouer avec les enfants du village, pour apprendre à cuisiner bengali, pour tenter de faire un repas français avec un autre volontaire, pour pêcher et même pour traire une vache. (ceci dit, il faut être un expert pour y arriver !)

 

DSCN2837

 

Certains amis du village me confient facilement des événements difficiles dans leur vie, un décès récent, un passé douloureux, « mon fils est très malade, il va bientôt mourir, prie pour lui », « j'ai dû me convertir puis me marier à 14 ans, j'ai eu rapidement des enfants, puis mon mari est décédé très jeune, je les ai élevé toute seule », « mes parents sont morts, maintenant je vis avec ma tante ».

Ils me parlent en bengla et essaient parfois d'y ajouter quelques mots en anglais, mais bien sûr je ne comprends pas bien... Comment répondre à toutes ces confidences si douloureuses ? Je ne peux pas dire grand chose mais finalement ils me prennent la main, ils sentent que je les regarde, que je les écoute. Je crois qu'ils faut se contenter de ça...

Parfois leur joie de vivre me semble incroyable, comment arrivent-ils à sourire et à rire malgré un parcours si difficile ?  Malgré une pauvreté extrême ?

Qu'ils soient musulmans, hindous ou chrétiens ces personnes ont une dévotion extrême, la prière est intégrée à leur rythme de vie. Je crois que leur religion, c'est vraiment une de leur raison de vivre.

 

DSCN2819

 

Il est déjà l'heure pour moi de quitter Gulta et de remercier toutes ces personnes qui m'ont accueillie. Encore une fois, j'ai le droit à un beau discours. Ils me remercient pour ma présence, pour ce que j'ai pu faire avec les enfants, pour mon ouverture... Moi j'ai l'impression de ne rien avoir fait de grandiose mais d'avoir tellement reçu d'eux !

Tout ces bons moments, ces fou-rires, ces secrets confiés, ces moments d'incompréhension aussi... nous vivions ensemble au quotidien, je dois déjà les quitter. "abar achbo Didi !! Abar achbo !" (reviens Didi! reviens!). J'aimerais revenir...nous verrons quand !!

 

DSCN2681

 Falvie... c'est toujours mieux que les "Falabie" ou les "Plabie" auxquels j'ai eu le droit ! 

 

Publicité
Publicité
13 août 2012

10 aout, Il est temps pour la plupart des enfants

10 aout,

Il est temps pour la plupart des enfants de rejoindre leur village et leur famille pour les vacances. Je ne les reverrai pas à leur retour malheureusement. Le temps passe bien vite... c'est déjà l'heure des adieux. Toutes ces petites frimousses, tous ces sourires que je voyais chaque jour, tous ces enfants à qui je dois dire au revoir et qui me supplient de revenir au plus vite :))

Je ne pensais pas m'attacher autant à eux...

 

DSCN2245

7 aout,

 

De bon matin, nous partons pour Tetulia, la zone la plus au nord du Bangladesh. Nous passons à travers d' innombrables champs de thé, de jute, des rizières et des forêts de bananiers.

Nous voilà arrivés au Bangla Band, la zone frontalière avec l'Inde. Par jour de beau temps, les Bengali peuvent observer l'Himalaya et l'Everest depuis ce point de vue car le Tibet n'est qu'à une centaine de kilomètres. Malheureusement le ciel étant trop nuageux nous n'avons pas pu bien voir les montagnes... dommage !!

 

DSCN2565

Nous visitons un temple Hindou : le Kantanagar Temple. C'est une véritable merveille ! Ce temple a été érigé en 1752 par le Maharadja Prannath. La plateforme est constituée de pierres provenant de l'Himalaya. Sur les murs en brique on peut apercevoir des sculptures très fines qui représentent des histoires de dieux Hindous. 

 

DSCN2571

Nous allons à Takulga, des missionnaires italiennes tiennent un dispensaires et un centre pour lépreux qu'elles nous font visiter. Il ne faut vraiment pas être sensible.... ces hommes et femmes subissent cette horrible maladie qui les emportent petit à petit. Nous saluons les différents patients, dans certains regards, une lueur d'espoir, des regards vides, des visages qui en disent beaucoup ... Nous pouvons relativiser nos petits problèmes à côté de tout ça..

 

6 aout,

Je pars 2 jours dans le Nord du Bangladesh avec Carlo, avec le père italien et aussi Pann Poti une amie Bengali. Après 6 heures de route nous arrivons à Dinajpur. Nous logeons à Chuiali, dans un centre tenu par des missionnaires italiens, les PIME father. Ce centre est gigantesque, il contient également un pensionnat pour plus de 300 enfants, une école technique pour garçons, un jardin immense. J'ai la joie de manger des pâtes italiennes, du fromage, du pain, de la confiture... un petit retour au source ne fait vraiment pas de mal !!! :))

 

DSCN2588

la jungle !!!!

 

5 aout,

 

DSCN2436

Surprise pour ce début de vacances, nous partons passer une après-midi en bateau avec les plus grandes ! Elles sont bien sûr ravies car c'est la sortie de l'année. Nous prenons tout d'abord un « boulbouti », c'est une sorte de charrette qui peut emporter une quinzaine de personnes. Puis nous embarquons à bord d'un bateau typique bengali en bois et en bambou. Nous naviguons doucement sur l'eau. En réalité, nous ne sommes pas sur une rivière mais nous nous trouvons sur les rizières qui sont entièrement recouvertes d'eau pendant la saison des pluies. Nous rencontrons de nombreux pêcheurs qui étendent de grands filets retenus par des structures en bambou. Nous passons près de maisons qui sont encerclées par l'eau. Certains habitants ne rejoignent leur habitation que par bateau.

 

DSCN2405

1er aout,

 

Nouvel invité à Goulta : Carlo, un italien et généreux donateur pour la construction du pensionnat. Il vient découvrir le Bangladesh pendant 3 semaines et rencontrer les enfants. Il ne parle pas anglais mais se débrouille bien en français. Pendant les repas, on ne sait plus trop dans quelle langue parler : entre un Bengali, une française, un italien qui parle anglais et un italien qui parle français...

Les enfants sont très heureux de rencontrer Carlo. Je traduis alors toutes leur questions, plus ou moins « gênantes » : « tes parents sont encore vivants ? », « et tu as quel âge ? », « es-tu marié ? Ah non.... et pourquoi donc ?! » :)

 

 

Les examens sont finis, les enfants sont enfin en vacances ! Pour l'instant ils restent au pensionnat, ils retrouveront leur famille la semaine prochaine. Nous nous levons toujours à 5 heures, mais entre les temps d'étude, le travail dans les rizières et le jardin nous avons tout de même plus de temps pour pouvoir organiser des jeux. Le seul souci : ici les garçons et filles ne jouent jamais ensemble. Pour les plus jeunes, cela ne pose pas de problèmes mais à partir de 10 ans c'est impensable pour eux !

 

Les garçons et filles sont très souvent séparés. En salle de classe les filles s'assoient à droite et les garçons à gauche, de même dans l'église, chacun de son côté.

Bref, ça n'est pas très pratique de devoir jouer d'abord avec les filles et ensuite avec les garçons, mais il faut s'y faire !

 

DSCN2457

30 juillet 2012

Jeudi 26 juillet, C'est la fête du pensionnat

Jeudi 26 juillet,

C'est la fête du pensionnat aujourd'hui. Chaque enfant prépare une danse, un chant, un sketch ou encore une pièce de théâtre. Je prépare également un chant en bengali. Mais ça ne leur suffit pas, dipa didi tient absolument à ce que je fasse une blague lors du spectacle ! Elle me promet que tout le monde sera mort de rire dès que j'aurai raconté ma blague en bengali. Par contre, soit la blague n'est pas très drôle soit je ne la comprends pas... :)

La soirée commence, les filles ont toutes revêtu leur plus belles tenues de danse. Elles se peignent aussi les pieds avec une sorte de peinture rose. L'une d'elle me repeint les pieds en m'assurant que je pourrai garder cette jolie couleur pendant plusieurs mois. (hmm, c'est une blague ?!!).

 

DSCN2093 - Copie

DSCN2113

C'est mon tour, je raconte ma blague apprise par coeur. Tout le monde est mort de rire mais ....ils n'ont rien compris !! Heureusement j'ai un bon public !

 

 Mercredi 35 juillet,

Voilà une réflexion qui m'a surprise et m'a franchement déconcertée. Je retrouve une petite fille qui me dit : « beautiful, you beautiful » ( on a pourtant appris le verbe être en anglais ce matin, tant pis c'est à retravailler... !!). A moi de lui répondre : « ohh, you ARE beautiful, very beautiful ! ». Elle me montre alors ses cheveux, sa peau, ses pieds, et tout en faisant une grimace elle me dit en bengali qu'elle a des cheveux longs et noirs, une peau foncée et que ça n'est pas aussi beau que moi... Elle a pourtant des beaux et longs cheveux noirs tout lisses, un très bonne mine, une petite fille pleine de vie avec un grand sourire ! Comme vous le voyez, ça n'est pas toujours évident ces situations....

DSCN1659

 

 

 

Dimanche 22 juillet,

Dès le matin, j'ai le droit à une nouvelle surprise : tous les enfants chantent et viennent me saluer chacun leur tour en m'offrant des fleurs et en me souhaitant une « Happy Feast day Didi !! », bien sûr je ne comprend pas ce qu'il se passe... c'est vraiment ma fête aujourd'hui ?!

Je découvre qu'aujourd'hui c'est la Sainte Marie Madeleine (mon deuxième prénom). C'est fou, je leur avais dit le premier jour et aucun d'eux ne l'a oublié. Dipa didi m'a préparé un dessert spécial pour marquer « l'événement » ! Encore une fois, elle m'enfourne dans la bouche plusieurs cuillères du dessert mélangé à du riz soufflé ! Toujours des surprises auxquelles je ne m'attends pas !

 

 

Mercredi 18 juillet,

Aujourd'hui je pars pour Rajshahi, une ville à l'ouest du Bangladesh, toute proche de la frontière indienne. Une heure de moto avec Père Barnat puis nous prenons un bus très « local ». Les métros parisiens bondés en période de grève ne sont rien à côté de ces bus ! Les gens sont assis à cheval sur les fenêtres, les autres debout entre les sièges, à l'avant près du conducteur et même sur le toit du bus ! Nous trouvons une petite place tout devant près du pare-brise. J'ai un peu peur à chaque tournant, mais je me sens quand même plus en sécurité que ceux qui sont sur le toit !

Je retrouve 4 autres français volontaires à Rajshahi.

Un petit tour en ville, quelques boutiques, un thé, une recherche de carte postale (j'ai l'impression que ça n'existe pas ici)...quel plaisir de parler en français !!! :))

 

DSCN2054

 

 

Lundi 16 juillet,

 

Nous partons découvrir le Jamuna, l'un des trois fleuves principaux du Bangladesh.Le courant est plus qu'impressionnant mais nous voyons tout de même des hommes qui pêchent.

Un pont de 4800 m y a été construit il y a une dizaine d'année. Ce pont a transformé les échanges de marchandises, de personnes et il facilite également la distribution d'électricité et de gaz.

Le Père Carlo m'emmène rencontrer les ingénieurs et hommes d'affaire chinois qui ont entrepris la construction du pont qui n'est pas totalement fini. Une fois que nous avons passé les différents portails de sécurité, j'ai l'impression d'arriver en Chine : un grand drapeau rouge et jaune, des ingénieurs, architectes et informaticiens chinois répartis dans des bureaux très modernes et climatisés, des ordinateurs partout ( et avec internet en plus.... ouhlala que ça me manque !!^^).

 

DSCN6649

 

Le directeur nous propose de venir boire un thé (chinois bien sûr) et de manger des gâteaux (et pas n'importe quels gâteaux : des gâteaux au chocolat !! ). Il est ravie de rencontrer une française et me soumet l'idée de monter un restaurant français dans Dacca (mais bien sûr !!). Après avoir essayé de me convaincre d'apprendre le chinois il me fait alors tout visiter, m'explique comment se sont déroulés les travaux. Ce pont a grandement facilité les transports dans cette région. En effet, il fallait une demi-journée pour traverser le fleuve en bateau à l'époque. Aujourd'hui les camions, les trains et les voitures peuvent le traverser rapidement. J'apprends d'ailleurs que ce sont des français qui se sont chargés de la construction des rails du train. (hey vive la France !)

 

DSCN6650

 

 

 

Dimanche 15 juillet,

Nous repartons pour Elpoussi, un tout petit village dans la région de Shirasgong. Le père italien y a fondé une école il y a 8 ans. Pann Poti est l'enseignante principale. Ca n'est pas évident car dans cette région les Bengali ont leur propre dialecte. Pann Poti est donc chargée de leur apprendre la langue nationale.

A peine sorti de voiture tous les enfants du village accourent pour nous acueillir. Ils ont revêtu leur vêtements traditionnels. Tout en dansant au rythme du tobla, ils nous mènent à la place principale. Ils m'apportent une chaise et commencent un spectacle de danse et de chants dans leur dialecte. Ils m'apportent même un collier de fleurs en signe de bienvenue !

 

DSCN6607

Je découvre une toute autre ambiance et une tout autre culture. Les enfants ont les yeux bien plus bridés, leur dialecte comporte de nombreux tons comme dans le chinois. Même avec mes quelques connaissances en bengali, je ne peux absolument pas les comprendre. Les conditions de vie sont extrêmement simples : les habitations sont en taules, le sol est en terre, l'électricité est très souvent coupée. Bien sûr la cuisine se fait sur le feu de bois et pour la douche, il faut se contenter d'un seau d'eau. Les lits sont des plaques de bois sur lesquelles dorment plusieurs personnes.

Ce petit village habrite quelques familles et de nombreux hommes qui travaillent dans les usines voisines.

 

Je pars découvrir les usines de fabrication de tissus. Les tissus réalisés sont magnifiques, certains vont servir à faire des saris, d'autres sont exportés en Europe ou en Amérique.

Le tissu est réalisé grâce à des machines électriques importés de la Chine ou de la Corée ou bien grâce à des machines qui fonctionnent manuellement. Les hommes doivent alors « pédaler » avec leur pieds et également activer la machine avec leur deux mains. Le travail de ces hommes est fou : ils travaillent toute la nuit, se reposent de 6h à 9h puis retournent à l'usine. Ce n'est que vers 16h qu'ils reviennent au village. Je ne suis restée que 5 minutes dans l'usine tellement le bruit et la chaleur m'étaient insupportables. En voyant cela de mes propres yeux, je me suis rendu compte des réelles conditions de travail de ces hommes, imaginez leur fatigue en fin de journée...

 

DSCN2016

 

 

Les enfants sont ravis de m'apprendre quelques mots dans leur langue. Même si l'on ne se comprend pas du tout, le contact avec des enfants se fait facilement. Tout de suite ils me montrent leurs cahiers, leurs pages d'écriture, leurs images et ils m'apprennent un chant. (mon répertoire musical s'agrandit de jour en jour! )

 

J'accompagne Pann Poti pour préparer le repas. Nous allumons le feu dans un « four » traditionnel fait en ciment. Au menu : du riz, du dahl (une soupe faite à base de lentilles et d'épices), des aubergines, des papayes et du routi (le pain traditionnel). Je n'ai pas encore le bon geste pour manier le rouleau et obtenir un routi bien rond... ça va me demander de l'entraînement !

 

DSCN2043

Petite anecdote :

Je me réveille en pleine nuit.... et qu'est ce que je découvre..... une souris est en train de dormir tranquillement sur mon oreiller !! :)) Voilà ce qui arrive quand on ne ferme pas correctemement sa moustiquaire...

 

Samedi 14 juillet,

Départ en voiture pour Marianpour. Ici le Père Italien a fondé un village chrétien il y a une vingtaine d'années. Nous rencontrons alors tous ses amis, les familles nous accueillent chaleureusement comme toujours.

 

Nous visitons un grand centre de pélerinage musulman dans lequel repose un grand Saint musulman. Certains musulmans payent très chers pour pouvoir se faire enterrer à côté de ce grand Saint.

 

DSCN1909

 

Voici les ruines du Mahasthan garh, des murailles construites il y a près de 2500 ans pour protéger la ville de Pundranagar. Lors des fouilles archéologiques de nombreux objets de valeur ont été retrouvés : pierres précieuses, pièces de monnaie, objets en métal qui témoignent de la prospérité de cette cité dirigée à l'époque par des rois Hindu.

 

DSCN1905

 

 

Vendredi 13 juillet,

Après une courte nuit, Pann Poti m'emmène de bon matin dans la ville de Bogra. Je découvre tous les marchands possibles les uns sur les autres : cuisinier, barbier-coiffeur, réparateur de parapluie, cordonnier, boucher, poissonnier, vendeur de bananes, vendeur de poules, de riz, d'épices, couturier, menuisier, vendeur de pann choupali (beurkkk!). En revanche, trouver une carte postale ou bien trouver une crème contre les démangeaisons des piqures de moustiques, c'est absolument impossible !

DSCN6624

 

 

Entre les innombrables mosquées, nous découvrons également quelques temples hindous. 

DSCN1923

 

 

 

Je vous avoue que je préfère largement vivre à la campagne, la ville est surpeuplée et franchement pas très propre.

Je rencontre Mukta, une professeur de chant bengali qui me propose de visiter la ville de Bogra. Elle parle très bien anglais ce qui nous permet de tout de suite bien nous comprendre. Nous découvrons le Nawab Palace, un ancien château dans lequel vivait M. Bogra.

 

Mukta me fait également visiter le collège dans lequel elle enseigne. Je discute avec une instutrice qui est ravie de voir qu'en France les filles peuvent faire des études sans se marier forcément à 18 ans ! « Ohhh, vous prenez votre indépendance, c'est très bien ! »

Mukta est adorable avec moi. J'insiste pour payer le rikshaw et la nourriture mais bien sûr elle refuse. C'est fou car ces personnes n'ont pas assez d'argent mais ne vous laisserait en aucun cas payer quoi que ce soit. Parfois on a l'impression que c'est un honneur de vous avoir comme invité.

 

 

 

 

DSCN1949

 

Jeudi 12 juillet,

Je pars 5 jours avec un père italien et avec Pann Poti, une de ses amies. Ils veulent me faire découvrir d'autres régions du Bangladesh.

Nous partons pour Bogra, une ville au Nord de Goulta. Nous sommes accueillis dans un pensionnat pour garçons de 16 à 18 ans que le père a fondé. Ces garçons travaillent énormément. Dès 4 heures du matin ils se lèvent pour étudier. En rentrant du lycée chacun a une tache bien spécifiques : entretien du jardin, préparation du repas, enseignement du bengali à de jeunes enfants, apprentissage d'un instrument de musique, entretien du pensionnat...

Pour cette première soirée, les jeunes ont préparé un spectacle. Ils me demandent de préparer une danse bengali et un chant français à la guitare. Pann Poti m'apprend rapidement une danse, je n'ai pas encore le rythme bengali dans la peau mais j'essaie de faire au mieux !

De bons chanteurs, de bons danseurs et de bons musiciens, les étudiants sont très doués ! (et moi un carrément moins !).

 DSCN6570

 

 

30 juillet 2012

Comme je vous l'ai dit, les Bengalis que je

 

Comme je vous l'ai dit, les Bengalis que je rencontre sont très amicaux et très chaleureux. Quelques mots échangés dans leur langue, quelques sourires et on a l'impression de faire partie de leur famille ! Lorsque je suis avec les surveillants du pensionnat, si par chance un membre de leur famille les appelle au téléphone ... hop hop hop, ils me placent en vitesse le portable sous l'oreille, la personne à l'autre bout du fil essaie de baragouiner quelques mots en anglais, malgré l'accent et malgré le grésillement du téléphone j'essaie de comprendre le sujet dont il est question et aussi de situer qui est cette personnes inconnue... J'ai certainement dû parlé aux oncles, aux enfants, aux parents aux beaux-frères et belles soeurs .... bref, quelques mots échangés, mais surtout des fou-rire parce que je ne comprends jamais rien !

 

DSCN1699

 

 Vendredi 12 juillet,

 

Généralement, je donne des cours d'anglais à un groupe de 40 enfants de7 à 11 ans, puis à un groupe de 20 filles de 11 à 13 ans.

Qu'on soit en France ou au Bangladesh, on retrouve toujours certains types d'élèves qui font le charme d'une classe...

 

Il y a le celui qui s'assoit toujours devant, chemise propre, boutonnée jusqu'au col, qui s'empresse de répondre à chacune de vos questions. Bien sûr ses réponses sont toujours bonnes. Mais si par malheur il fait une erreur, il se décompose entièrement ! Il lève la main pour pouvoir répondre et se tord le bras comme pas possible pour que vous l'interrogiez. Quand je fais un piège, c'est le seul qui commence à froncer des sourcils et qui regarde à droite et à gauche pour voir si ses camarades ont perçu la difficulté !

 

Il y a celui qui s'assoit toujours au fond de la classe, le même tee-shirt depuis le début de la semaine, qui vous fait de grand sourire quand vous vous approchez de lui et qui se dépêche de cacher les journaux qu'il était en train de lire..!

 

Il y a celle qui lève 10 fois le bras en une heure pour vous demander d'aller aux toilettes ! Et quand elle revient des toilettes, vous vous demandez « mais qu'est ce qu'elle a pu faire pendant tout ce temps?! »

 

Il y a les deux qui se disputent avec joie à coups de règles et qui s'assoient toujours côte à côte.. ahh ça ne serait pas drôle sinon !!

 

Il y a celle qui tente de manger discrètement des cacahuètes, mais bien sûr tout le monde se retourne vers elle... c'est raté !

 

Il y a le plus grand, qui a déjà mué, dès qu'il pousse un petit « ohhh la » tout le monde se tait pour l'écouter !

 

Il y a celui qui court chercher des craies quand il voit qu'il ne reste que des petits bouts. Il pousse votre table pour que vous soyez tout juste sous le ventilateur, il nettoie le tableau dès que le cours est fini, il cherche vite vite le mot anglais dans le dictionnaire pour le traduire en bengali !!

 

Il y a celui qu'on découvre quand on fait un tour au fond de la classe. Il n'est pas assis sur son banc, il est par-terre et il finit sa nuit !

 

Il y a celui qui s'agite pendant une heure, il fait vibrer sa table, son banc, sa règle tombe, son stylo fait un vol plané, il fouille dans toutes ses affaires pour pouvoir retrouver une feuille, par malheur tous ses livres s'échappent de son casier.. bref il n'arrête pas de bouger !

 

Il y a celle qui vous fixe pendant toute l'heure et qui ne prononce pas le moindre mot. Elle fixe la moindre petite imperfection : grâce à elle on sait qu'on a un petit cheveux qui dépasse sur le côté gauche, un peu de craie sur la joue droite, un bouton de moustique sur l'avant-bras, un reste de vernis à ongle sur un orteil... :)

 

Autant d'élèves bien différents les uns de autres, pleins de vie et très mignons malgré tout !!

 DSCN2087

Ils sont trop chou !!! Encore un cadeau pour moi !:)

 

mercredi 11 juillet,

Départ pour Bonpara avec Père Barnat. Avant de partir il s'assure que je n'ai pas peur de prendre la moto avec lui « ah non, j'en ai déjà fait avec mon frère en France, il n'y a pas de problème ! ». Oui mais au Bangladesh, tout est possible... c'est à dire un slalom entre les poules qui se baladent sur la route, des coups de klaxon pour que la vache nous laisse passer, ralentissement immédiat car bien sûr la vache ne comprend pas le klaxon, nos pieds qui frôlent une voiture, une moto en face qui ne roule pas du bon côté, deux rikshaw qui se doublent dans un tournant .. et nous en face ! ( j'évite de penser aux joyeux cours de neuro de cette année !).

A moto, les femmes s'assoient toujours à l'amazone. Oui, vous devez vous dire que c'est très dangereux ! Bien sûr, je suis assise normalement sur la moto et apparemment ça choque tous les gens qu'on croise !

En tout cas les paysages sont toujours aussi magnifiques. En seulement deux semaines l'eau a recouvert toutes les rizières près de Goulta. Certaines maisons sont tout juste au bord de ces étendues d'eau et le niveau va encore monter les prochaines semaines... Quelques gouttes commencent à tomber, en 10 secondes c'est un véritable déluge. Nous nous arrêtons au bord de la route et repartons 1 heure après lorsque le soleil daigne pointer le bout de son nez !

Arrivés à Bon para, je retrouve un autre volontaire français qui donne lui-aussi des cours d'anglais, nous visitons la paroisse. Toujours un accueil très chaleureux, un bon repas, des mangues délicieuses, promenade dans le jardin... !

DSCN2058

 

mardi 10 juillet,

 

Les animaux...

aimez-vous les chiens???» « nonnnn » « aimez-vous les araignées ? » « ouiiii !! ». Et oui on est bien à l'autre bout du monde !! ! J'étais étonnée au début mais il n'est pas rare qu'un enfant ou un adulte lance des cailloux sur un chien pour le faire partir ! Le pauvre chien s'empresse alors de déguerpir !

 


 les garçons prêts pour partir travailler dans le potager :

DSCN1684DSCN1789

encore un sari :)))

 

En parlant des saisons lors du cours d'anglais, les enfants me font découvrir qu'ils ont 6 saisons au Bangladesh : le printemps (février-mars), l'été (avril-juin), la mousson (juin-aout), l'automne (août-octobre), la saison fraîche ( octobre-décembre) puis l'hiver (décembre-février).

En ce moment le temps est plutôt ensoleillé ou nuageux. Il fait très chaud et très humide. (autant vous dire qu'au début on a toujours envie de reprendre une douche...et puis petit à petit le climat devient supportable !).

La mousson arrive à grand pas. C'est impressionnant car le soleil peut briller... et tout d'un coup la pluie se met à tomber (et ça n'est pas de la petite pluie...), tout s'inonde rapidement, le sol est tout boueux, la circulation devient tout de suite assez compliquée ! Les gens sont bien sûr habitués...

 

 

 

lundi 9 juillet,

Un groupe de jeunes étudiants sont invités à Goulta pour passer la journée. Voilà ce que donne un repas pour 70 personnes :

 

DSCN1778

Légumes, riz, curry... et beaucoup d'épices. :)

Certains parlent bien l'anglais avec un accent qui reste compréhensible. C'est quand même agréable de pouvoir vraiment parler !

 

 

dimanche 8 juillet,

 

Martin dada et Dipa didi veulent apprendre quelques expressions françaises telles que : « bonjour », « ça va ? »... et une phrase incontournable pour chaque Bengali : « j'ai mangé du riz ». (Oui, car chaque jour on me demande : «  as-tu mangé du riz ? Ami bhat khatsi! Oui, j'ai mangé du riz...ce qui est très original car je peux le dire 3 fois par jour !).

C'est fou car ils sont incapables « d'entendre » certains sons comme le « u », le « eu », ils ne peuvent en aucun cas les reproduire ! De même le son « r » est roulé en bangali alors qu'en français il est guttural. Extrême concentration... même après de nombreux essais, notre joli « r » français devient un énorme raclement de gorge pas du tout glamour « BonjouR—R-R—R-R... ». Nous allons avoir besoin d'entraînement...

 

 

 Samedi 7 juillet,

 

Lors des temps libres, nous jouons souvent au « kabadi », un jeu traditionnel bengali qui rend complètement fou ! Nous formons deux équipes. Le but du jeu est d'aller dans le camp adverse pour toucher le maximum de personnes tout en répétant sans s'arrêter : « kabadi-kabadi-kabadi ». Il faut réussir à revenir dans son camp sans reprendre une seule fois sa respiration sinon on est éliminé...

Je vous rassure le enfants aiment aussi des sports un peu plus connus comme le foot, le basket et surtout le cricket !

 DSCN2081

distribution du riz et du dahl

 

Vendredi 6 juillet,

 

Moi qui utilise beaucoup de signes pour me faire comprendre, je vais maintenant faire attention car certains signes français sont très malpolis ici !

Lors d'un cours d'anglais, les enfants répondent parfaitement à ma question, je les félicite en levant le pouce avec ma main (en France, cela signifierait « c'est bien, bravo ! »). Tout d'un coup ils me fixent très bizarrement, se regardent les uns les autres d'un air surpris... Hmmm, que se passe-t'il ? Qu'est ce que j'ai fait là ?!! .... Je demande aux surveillants du pensionnat qui m'expliquent que lever le pouce ou bien cligner de l'œil sont vraiment des marques de grossièreté ! Ahh c'est donc pour ça.....

C'est vrai que je serai surprise si l'un de mes prof me souriait tout en faisant un doigt d'honneur pendant un cours !

De même il ne faut pas s'asseoir en croisant ses jambes et en pointant son pieds vers une personne car les pieds sont considérés comme « impurs ».

 

Voilà des petites choses qu'on découvre petit à petit...

DSCN2090

 

 

Jeudi 5 juillet,

 

Nouvel objectif : je donne maintenant des cours d'anglais à Dipadidi, la surveillante du pensionnat. Une fois que je serai partie elle pourra continuer à faire parler les enfants en anglais. Elle connait des listes entières de vocabulaire sur les fruits et légumes, elle peut me réciter parfaitement les mois de l'année, les saisons, les jours de la semaine, les verbes irréguliers... mais par contre, faire une phrase toute simple avec un sujet et un verbe ou alors utiliser une grammaire correcte lui est impossible ! Étrange n'est ce pas ?!!

 

DSCN2068

coucher de soleil sur Goulta

 

4 juillet 2012

Mercredi 4 juillet, « TV Didi, TV Didi, TV TV

 

 

 

Mercredi 4 juillet,

 

 

 

« TV Didi, TV Didi, TV TV !!!! » Voilà ce que m'annoncent avec joie tous les enfants lorsque je les retrouve ! Ce soir le directeur a promis qu'on regarderait un film !

 

Après une trentaine de minutes passées à brancher et débrancher les fils, à essayer d'obtenir une image et un son à peu près correct, nous y arrivons enfin ! Imaginez une soixantaine d'enfants les yeux rivés sur un tout petit écran avec des images en noir et blanc. Tous étaient captivés et heureux comme jamais... des étoiles pleins les yeux !

 

Le directeur leur montre également un extrait d'un concert de musique classique italienne. Les enfants sont très surpris de voir un tel orchestre, de tels instruments, de tels chanteurs et surtout un tel chef d'orchestre qui s'agite dans tous les sens avec sa baguette! Certains me lancent un regard interrogatif en me demandant si c'est vraiment de la musique !

 

Mardi 3 juillet,

 

Mais comment s'habille-t'on au Bangladesh ?

Dans mon village, les femmes portent toutes des saris. Pour les grandes occasions, elle se vêtissent de saris cousus dans des tissus magnifiques et très colorés. Elles portent aussi des bracelets, colliers, boucles d'oreille, « piercing » sur le nez. Entre leur deux sourcils elles dessinent un point appelé « tip ». Les femmes mariées tracent un petit trait rouge au-dessus du front, entre leur cheveux.

Les filles portent des tuniques assez longues à petit manche. Ici on ne montre jamais ses jambes et même par 40°C elles portent des pantalons de toile en dessous de leur tunique. Chacune porte également un foulard ou un tissu qui recouvre sa poitrine, c'est une marque de pudeur. Le premier jour, je ne connaissais pas encore cette coutume. Pour moi, si l'on avait les jambes et les épaules couvertes, c'était suffisant ! Les filles sont donc venus m'apporter des foulards et m'ont "rhabillée correctement" ! 

Les garçons sont habillés un peu comme à l'occidental c'est à dire pantalon ou short, chemise ou tee-shirt.

Les hommes quant à eux portent des chemises, des pantalons ou alors des sortes de « jupes ». (un tissu qu'ils entourent autour de leur taille)

Dans les lieux de culte et certains lieux publics les femmes doivent porter un voile. J'étais surprise au début : même dans les églises catholiques il faut donc se voiler ! (on s'y fait vite !)

 

DSCN1691

DSCN1658

Ma nouvelle main décorée au hénné par les filles.

 

 

Publicité
Publicité
2 juillet 2012

Lundi 2 juillet Les Bengladais sont fiers de leur

 

Lundi 2 juillet

 

 

Les Bengladais sont fiers de leur pays. Souvent ils me demandent si je me plais ici et si j'aime le Bangladesh. «  koup choundor ! Balo manouch ! ». Bien sûr que oui ! Le Père m'explique que malgré la pauvreté les Bangladais sont fiers de leur pays car ils aiment leur culture. Bien que différents religions se côtoient le pays ne forme qu'une seule et même culture.

Souvent les enfants ou bien les villageois me posent des questions quelque peu déroutantes : "tu es riche?", en touchant ma peau et en scrutant le moindre grain de beauté, ils me demandent : "pourquoi tu es blanche ?", "Ça existe les gens comme nous en France ?", "Tu sais, le Bangladesh c'est très pauvre et la France c'est comment ? ", "c'est vrai ? à ton âge tu n'est pas encore mariée ????", « pourquoi on a les cheveux noirs et toi eu as les cheveux blancs ? » (ah vraiment, j'ai les cheveux blancs ?!).

Un homme du village m'a également demandé " mais si tu es française, pourquoi tu viens ici ?". Ça n'est pas toujours évident de répondre à leur questions....

On ne se cache rien, voici une question qui m'a bien fait rire au début : "mais Flavie Didi, tu as pris ta douche ?". (oui, je l'avais prise, mais en réalité tout le monde se pose cette question ! )

 

DSCN1552

 

Dipadidi, martindada et moi et sari !  

2 juillet 2012

Dimanche 1 juillet, Ma mission n'était pas bien

 

Dimanche 1 juillet,

 

Ma mission n'était pas bien définie au début maintenant c'est un peu plus clair ! Je surveille la salle d'étude chaque matin. L'après-midi quand nous avons du temps je joue avec les enfants, puis je donne des cours d'anglais. Il y a également un dispensaire à côté de l'internat, je vais pouvoir aider les infirmières à classer les médicaments, à ranger le matériel...

 

Je découvre aujourd'hui que les Bengalis comptent sur leur doigts de deux manières différentes (je me dois de vous en faire part!). Soit ils énoncent la comptine numérique comme nous, c'est à dire en utilisant un doigt pour un nombre. Soit ils comptent en utilisant une phalange pour un nombre, ainsi avec leur deux mains ils peuvent aller jusqu'à 40 !

 DSCN1649

 

Hibiscus dans le jardin

2 juillet 2012

Samedi 30 juin, Je me rends compte que souvent

DSCN1624

 

Samedi 30 juin,

 

Je me rends compte que souvent les enfants répondent "yes" alors qu'ils ne comprennent rien du tout ! Le Père m'explique qu'en cours d'anglais à l'école ils apprennent des phrases par cœur, ils lisent en anglais... mais finalement ils n'apprennent pas toujours à produire des phrases d'eux-mêmes ni à comprendre l'anglais parlé. J'essaie comme je peux de les faire parler au maximum et de leur donner le vocabulaire de base pour qu'ils puissent s'exprimer et me comprendre. Les signes appris cette année en LSF (langue des signes française) m'aident énormément car les enfants arrivent parfois à mieux comprendre ce que je dis ! 

 

2 juillet 2012

Vendredi 29 juin, Pas d'école pour les enfants

 

 

Vendredi 29 juin,

 

Pas d'école pour les enfants aujourd'hui ! En revanche s'ils ne sont pas en classe, ils ne sont pas non plus libres de jouer tranquillement.... dès 7h30 il faut partir entretenir les rizières et les champs du pensionnat aux environs du village.

 

Pendant ce temps, j'essaie de retenir les phrases courantes en bengali car les personnes qui travaillent au pensionnat ne parlent pas vraiment l'anglais. Parfois je fais des gros mélanges. Par exemple, pour parler à une personne plus âgée que nous, il faut ajouter didi ou dada après son prénom. (ce qui signifie grand-frère ou grande soeur). Un jour je salue Moha : « Good night Mocha dada », il se met à rire, en effet je venais de transformer son prénom, ce qui signifiait alors : « bonne nuit grand-frère moustique ! ».

 

DSCN1643

2 juillet 2012

Jeudi 28 juin, Aujourd'hui une trentaine de

Jeudi 28 juin,

 

Aujourd'hui une trentaine de personnes d'une autre région sont invités pour découvrir Goulta Michoun. Nous nous promenons dans le village, ils découvrent le pensionnat, le grand jardin, l'église, nous prenons un repas tous ensemble. Les bengali mangent leur repas à la main. Jusqu'ici on me donnait toujours une cuillère... mais aujourd'hui ils me demandent de manger comme eux ! Ils mangent très très rapidement en écrasant le riz avec leur main...c'était un peu dur pour moi ! J'ai réussi à finir mon repas, observée par mes voisins qui essayaient de me montrer comment bien placer ma main pour mettre tout dans ma bouche d'un seul coup :)

Et pour finir en beauté, une femme m'offre du pann choupali avec un grand sourire. C'est une feuille de bétel enveloppant un mélange de noix d'arec, de pâte de citron vert et d'épices....ça ne me tente pas du tout mais ici les cadeaux ne se refusent pas :) J'ai dû faire une tête bizarre en le mangeant tout en remerciant gentiment la dame ! ( le pann choupali, c'est vraiment pas fait pour moi!)

DSCN1540

2 juillet 2012

Mercredi 27 juin, Honte à moi je n'ai pas encore

 

Mercredi 27 juin,

 

Honte à moi je n'ai pas encore parlé de la nourriture ! :))

Le matin nous mangeons du routi, c'est une sorte de galette. Nous prenons également une omelette et des fruits : des dattes, des bananes ou des mangues délicieuses. Dans la matinée, il est commun de goûter vers 11h. Souvent Martin dada nous ouvre une noix de coco et nous buvons du « dabér pani » (jus de noix de coco verte), nous partageons des biscuits épicés, des gâteaux à l'orange ou des fruits secs. Parfois nous prenons du riz soufflé avec du « tchanatchour » (un mélange épicé de pois chiches, cacahuètes et vermicelles de lentilles). J'espère m'habituer aux épices car pour l'instant j'ai la bouche enflammée après certains repas !

Lors du déjeuner ou du dîner, bien sûr l'aliment de base c'est le riz (appelé « bhat »). Il est accompagné de différents légumes épicés : ladyes fingers, pomme de terre, oignons, aubergines, courge, galette de légumes, jute, pois chiches... Nous prenons également du poisson ou du poulet épicé. En dessert : des bananes, des mangues et parfois des gâteaux bangla très sucrés. Autant vous dire que je me régale !!! (les mangues compensent le chocolat.... enfin pour l'instant !)

 

DSCN1486

 

 

2 juillet 2012

Mardi 26 juin, La hiérarchie est très marquée

 

Mardi 26 juin,

 

 

La hiérarchie est très marquée entre les personnes... ce qui me gêne beaucoup! Par exemple, ce matin Dipa didi me retrouve dans ma chambre et emporte tous mes vêtements sales pour les laver. Elle est accompagnée d'une fille du pensionnat qui se dépêche de nettoyer ma chambre... je peux le faire moi-même, mais elle m'en empêche. Même chose après les repas, je commence à débarrasser la table, mais le Père me dit que ça n'est pas pour moi. Augustin dada s'occupe de la cuisine, il débarrasse la table et nettoie la vaisselle, c'est son travail, je ne dois pas l'aider !

Cette après-midi quand je retrouve les filles du pensionnat, l'une s'empresse de m'apporter une chaise pour que je puisse m'asseoir, l'autre me recoiffe, une autre me ventile.... c'est fou !! Les Bengladais que je rencontre n'ont rien, mais ils donnent tellement !

S'asseoir sur une chaise, un tabouret ou par terre a également une signification importante. Certaines personnes ne supportent pas que je m'assoie par-terre avec eux et ils m'apportent tout de suite une chaise alors que je n'ai rien demandé ! 

 

DSCN1646

Le jardin du pensionnat

2 juillet 2012

Lundi 25 juin, Ce matin, je rencontre quelques

Lundi 25 juin,

 

Ce matin, je rencontre quelques familles catholiques du village qui m'accueillent à bras ouverts. Les habitations sont modestes et abritent des grandes familles avec de nombreux enfants. Souvent ils y a une petite cour carrée autour de laquelle est construite la maison. Les familles ont des poules, des canards et quelques vaches. Lorsqu'il pleut pendant la mousson, les maisons sont totalement inondées. Je me rends vraiment compte que leur conditions de vie ne sont pas faciles, mais ces personnes ne se plaignent pas et gardent leur sourire. J'essaie de poser quelques questions en bengali, mon accent les fait bien rire... je ne sais toujours pas rouler les "rrrr", un jour ça viendra !

J'accompagne Shéfali au collège du village où je rencontre les professeurs qui parlent anglais. Je peux enfin avoir une conversation normale ! Ils me posent beaucoup de questions sur la France sur les religions puis ils me présentent le collège. J'ai également l'honneur de voir la nouvelle salle avec les ordinateurs. Dans les campagnes, ça n'est pas très courant. Les professeurs sont donc ravis d'avoir pu obtenir quelques ordinateurs pour les collégiens.

 

DSCN1568

 

2 juillet 2012

jour du sari !

Dimanche 24 juin

,

DSCN1551

 

Le Bangladesh est un pays musulman, les bengalis travaillent tous le dimanche (le vendredi étant le jour de repos). Aujourd'hui Dipadidi veut me faire porter un sari. Elle m'apprend à plier le tissu, l'enrouler autour de moi.. c'est tout un art ! En sortant dans la cour pour retrouver les enfants, je relève le bas du sari pour éviter qu'il ne traîne dans la boue... tout le monde éclate de rire... ici, le sari on le porte mais on ne le relève surtout pas !

Lors du cours d'anglais, je leur fait découvrir les pays du monde, les différents climats et les continents. J'ai rapporté un livre avec beaucoup d'images. C'est agréable pour moi car ils sont tous captivés par les images en couleur ! 

2 juillet 2012

Samedi 23 juin, J'ai 22 ans aujourd'hui, les

Samedi 23 juin,

 

J'ai 22 ans aujourd'hui, les enfants m'offrent des fleurs, des gâteaux et chacun leur tour viennent me souhaiter "happy birthday Didi !! choubho djolma dèn tomar kok Didi »". Je retrouve Dipadidi qui dès le matin m'enfourne une pâte à l'orange dans la bouche pour mon anniversaire ! C'est un peu surprenant ma fois :)

Le soir, ils me font une belle chanson, un enfant joue de l'harmonium, un autre du tobla puis Martin Dada (un surveillant du pensionnat également) arrive avec un dessert spécial pour moi : du "pitsja" un dessert bengla fait avec du sucre, du lait et du riz. Chacun leur tour, ils m'enfournent une cuillère de pitsja dans la bouche ! Impossible de partager, il fallait que je finisse tout le plat ! :)

 

DSCN1542

 

Les plus grandes en uniforme prêtes pour l'école ! 

23 juin 2012

Un autorikshaw

DSCN1467

 

Un autorikshaw

23 juin 2012

22 juin Katouli

Vendredi 22 juin

C'est la Saint Antoine, une fête importante pour le bangladais catholiques. Direction Katouli, pour un grand rassemblement ou je retrouve deux autres français en mission avec les MEP. Messe, spectacle de danses et de chants traditionnels, déjeuner tous ensemble...
Dès mon retour à Goulta, je rejoins les enfants de l'internat. Nous avons un peu de temps pour jouer ensemble.
A 20h30, je commence mon cours d'anglais. Les enfants ne sont même pas fatigués ! Ca n'est pas toujours évident car je ne peux pas traduire en bengali. Leur accent anglais est également très différent... avec des dessins, des mimes nous arrivons à peu près à nous comprendre. 22h 30...les enfants me demandent de leur montrer des danses et chants français....hmmm c'est parti pour une totale improvisation de danse bretonne ! Je n'y connais absolument rien, mais ça les a fait rire ! 

 

 

DSCN1495

 

 

23 juin 2012

Direction Borni


Jeudi 21 juin,

Aujourd'hui nous partons pour Borni avec Père Barnat. Nous visitons l'école du village. Les classes sont très importantes il y a parfois une centaine d'élèves dans une même classe ! Puis nous partons voir sa famille pour fêter un anniversaire. Je rencontre ses frères et soeurs, ses grands-parents, les neveux et nièces... Sa famille est adorable, ils m'accueillent comme si j'étais leur soeur. Malheureusment j'ai fait pleurer le bébé de la famille pendant toute la journée ! (ma couleur lui a certainement fait peur !). Nous goûtons un gâteau traditionnel Bengali puis nous prenons le repas. J'essaie de parler avec les membres de la famille ... et quand on ne se comprend pas, on chante en bangla !

DSCN1479

23 juin 2012

20 juin.. premières découvertes...


Mercredi 20 juin,

Dans le village, les habitants se lèvent dès 5 heures pour profiter du soleil qui se lève tôt puis à 6 heures nous allons à la messe. Ce matin les enfants me font une surprise : une belle chanson puis un discours d'accueil. Ils sont très chaleureux, je n'ai encore rien fait pour eux mais ils me remercient déjà. Ils me demandent à mon tour de leur faire un discours (quelle joie ^^). Je les remercie pour leur accueil puis je leur promets d'essayer d'apprendre un peu leur langue !
Ensuite ils m'offrent des fleurs et chacun leur tour viennent auprès de moi pour me saluer. Ils prennent alors ma main, l'amènent sur leur front puis l'embrassent. Certains me touchent même les pieds en signe de respect. Je trouve ça tellement genant d'être comme une princesse et d'être tant remerciée. Mais c'est leur culture et on ne peut rien refuser...

Ce matin, je rencontre Dipadidi, la femme qui s'occupe des enfants dans le pensionnat et qui les fait travailler. Elle m'emmène à l'école du village. Là-bas sont regroupés tous les enfants catholiques, hindous ou musulmans en différentes classes. Je me présente dans chaque classe, les enfants me demandent de chanter en français puis ils chantent en bengali.
Nous traversons ensuite le village avec Dipadidi. Les habitants devant lesquels nous passons m'observent attentivement... nous traversons une place, on dirait quils s'arrêtent tous de parler pour me regarder, des enfants nous suivent et regardent mon visage... même avec mes vêtements traditionnels, je ne me fonds toujours pas dans le paysage ! C'est assez bizarre, j'ai l'impression de ressembler à un véritable extra-terrestre !
L'après-midi je retrouve les enfants qui m'apprenent des chants en bengali. Une soeur me montre les lettres en bengali, je répète après elle en essayant de différencier le oooooô du ooooo ou bien le aaaaaä du aaaaa.... hmmm, ça n'est pas une mince affaire !

En soirée après avoir dîné avec le Père Barnat, directeur du pensionnat, je rejoins les enfants. Je me sens quand même assez démunie car je ne comprends rien à ce qu'ils me disent. Heureusement, avec quelques signes, quelques mots en anglais, des sourires, un regard, l'expression du visage... nous arrivons quand même à rire et à communiquer !
Dipadidi me demande alors de donner un cours d'anglais, il est 20h30. Je suis surprise car il est tard, mais ici, les enfants étudient chaque soir avant puis après le dîner. Mon rôle est de les faire pratiquer au maximum car Dippadidi ne parle pas anglais. C'est parti pour 1h30 d'improvisation en anglais. J'essaie de prendre mon plus bel accent british et dans une grammaire presque parfaite je me lance ! Les enfants sont très respectueux et écoutent attentivement ce que je dis. Les niveaux sont assez disparates : certains comprennent des petites phrases alors que d'autres ne parlent pas du tout l'anglais. Nous finissons à 10h, il est temps de se coucher. Première journée à Goulta Michoun, je m'endors tranquillement...

 

DSCN1466

 

23 juin 2012

mardi 19 juin : arrivée

 

5h40, me voilà arrivée à Dacca, capitale du Bangladesh. Quelle chaleur ! Dès la sortie de l'aéroport, je me retrouve face à une foule de personnes, des bus, des taxis dans tous les sens, des riskshaw... C'est vraiment impressionnant !
Heureusement, Pr Premu est venu me chercher. Il me laisse auprès de la police pendant qu'il part chercher un autorikshaw. En quelques secondes : un, deux puis une dizaine de Bengalis m'entourent, scrutent mon visage, commencent à vouloir toucher mes bras et me parlent en bengla, je ne comprends rien de rien ! Une chose est sûr, je ne me fonds pas du tout dans le paysage !

hmmm voilà il est temps de prononcer ma plus belle phrase apprise dans l'avion "ami boujh té par tchhi na" !
Premu revient et nous embarquons à bord d'un autorikshaw pour rejoindre le centre-ville. La circulation est vraiment folle : le chauffeur roule à gauche, à droite, un coup de klaxon, on évite de justesse un autre rikshaw, les bus nous frôlent, une vache sur notre passage ... rien d'anormal!
Premu m'emmène dans des magasins pour que je puisse m'habiller à la mode locale. Peut-être que je me ferai moins remarquer ?! :)
Nous embarquons à bord d'un bus pour rejoindre mon village de mission : Goulta Michoun. Les paysages sont absolument magnifiques, des rizières à perte de vue, des grandes étendues d'eau, des bananiers, des palmiers, la végétation est luxuriante !
Après 4 h de bus puis 1h d'autorikshaw sur une petite route, nous voilà arrivés ! Premu me présente le village et ses habitants. Je vais vivre dans le quartier catholique dans un internat avec des enfants. Le village est superbe, j'ai ma propore chambre, les gens sont adorables avec moi... tout va bien !!

Vue de ma chambre

 

DSCN1443

Publicité
Publicité
mission Bangladesh
Publicité
Archives
Publicité